Le 22 mars est célébrée la Journée mondiale de l’eau initiée par l’Organisation des Nations Unies. Cette journée de sensibilisation à une gestion durable de la ressource en eau est l’occasion, pour Provence Alpes Agglomération, de rappeler les objectifs de la régie des eaux, les actions en cours et les recommandations pour un usage responsable.
La régie des eaux de Provence Alpes Agglomération exploite 110 captages, 170 réservoirs et 925 km de canalisations permettant d’alimenter en eau potable 32 000 usagers issus des 46 communes du territoire. Elle gère également l’acheminement et le traitement des eaux usées à travers 525 km de canalisations et 55 stations d’épuration.
Fortement engagée dans l’amélioration de la performance de ses infrastructures, la réduction de son impact sur les milieux naturels et la résilience face au changement climatique, elle prévoit, au cours des années à venir :
- De réduire la quantité d’eau prélevée, en réparant les fuites détectées rapidement avec un suivi continu des débits mis en distribution et des outils de localisation spécialisés sur le terrain, et en renouvelant les canalisations d’eau en fin de vie. En effet, les réseaux du territoire ont été progressivement construits sur la période d’après-guerre et leur âge actuel moyen est de 45 ans (la durée de vie d’une canalisation en plastique étant établie à 50 ans) ;
- D’améliorer la qualité des eaux traitées par les stations d’épuration en perfectionnant les processus de traitement, en renouvelant les stations d’épuration en fin de vie, en réduisant les eaux claires parasites qui dégradent les performances épuratoires et en réhabilitant les canalisations d’assainissement drainantes ;
- D’accroître la connaissance de son patrimoine pour engager des schémas directeurs. Les schémas directeurs permettent de mettre en corrélation les besoins du territoire, le patrimoine existant et son fonctionnement avec les mesures des débits et fuites pour optimiser et structurer les actions à réaliser (réhabilitation ou construction de stations de pompage, de réservoirs ou de stations d’épuration, détermination des tronçons de réseau à renouveler…).
Des investissements indispensables
Ces travaux nécessitent des investissements considérables sur de nombreuses années. En effet, lors du transfert de compétence en 2020, les études réalisées avaient estimé à 7,5 M€/an les travaux à réaliser pour maintenir ce patrimoine en état. Un plan pluriannuel d’investissement est actuellement en cours d’élaboration. Ses grandes lignes seront établies d’ici fin 2024, en prenant en compte les connaissances acquises au cours des quatre premières années de gestion.
Malgré le renouvellement du soutien financier des partenaires (État, Département des Alpes-de-Haute-Provence et Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse), le financement des travaux s’appuie majoritairement sur la facturation du service aux usagers.
Pour plus d’égalité entre les habitants des différentes communes du territoire, Provence Alpes Agglomération a procédé à une uniformisation progressive des tarifs d’eau et d’assainissement. Celle-ci a abouti, en 2024, à un tarif unique pour les ménages. Ce tarif s’élève à 4,79 € / 1 000 L d’eau. Il est conforme aux moyennes nationales des services de taille identique.
En parallèle, la régie s’attache à réduire ses coûts d’exploitation afin de maintenir des tarifs convenables pour chacun malgré l’inflation. Des études sont notamment en cours pour envisager le déploiement du photovoltaïque sur certains sites de pompage d’eau et pour optimiser les processus énergivores comme le pompage et l’aération d’épuration.
Des dispositifs d’aide aux ménages les plus démunis seront par ailleurs mis en place d’ici 2025.
Un engagement collectif primordial
Au-delà des actions portées par la collectivité, chaque usager peut contribuer à la préservation de la ressource en eau à travers l’adoption de gestes simples et responsables :
- Dans la salle de bain: privilégier les douches aux bains (consommation moyenne de 70 l d’eau contre 170 l pour le bain) ; ne pas laisser le robinet couler inutilement par exemple en se brossant les dents ; opter pour des robinets thermostatiques afin d’éviter de faire couler l’eau en cherchant la bonne température ;
- Au jardin: privilégier les variétés de plantes peu consommatrices d’eau (verveine, laurier rose, agave, sauge…) ; arroser le gazon, les fleurs et les légumes deux fois par semaine plutôt qu’un peu chaque jour, si possible le matin ou le soir ; privilégier l’utilisation d’un programmateur hebdomadaire et d’un arrosage en goutte à goutte.
- Dans le reste de la maison : ne faire fonctionner les lave-linge et lave-vaisselle que lorsqu’ils sont remplis et opter pour des programmes économiques ; surveiller régulièrement son compteur d’eau pour détecter les fuites en repérant les augmentations anormales de consommation. Une chasse d’eau ou un joint qui fuient peuvent engendrer une déperdition allant jusqu’à 200 m3 d’eau par an !
- Concernant les déchets : les lingettes sont à déposer à la poubelle, les huiles végétales au compost (en petites quantités), ou en déchetterie. En effet, jetées à l’égout, les lingettes et graisses occasionnent des bouchons dans les réseaux et stations d’épuration. Ceux-ci nécessitent de coûteuses interventions de débouchage, payées par les factures d’eau des usagers.
Si tous ces éco-gestes s’avèrent efficaces pour préserver l’eau douce provenant des nappes phréatiques, ils sont également très utiles pour faire des économies !