Observation du sylvopastoralisme
La matinée démarre à la station du Grand Puy avec la remontée (musculaire !) d’une ancienne piste de ski. Cap sur une placette dégagée sous les pins, pour avoir un point de vue de parcelles entretenues en sylvopastoralisme.
Richard ROUGON a présenté le groupement pastoral organisé autour de la station et le partage des espaces forestiers, naturels et le domaine skiable/sportif. Les changements climatiques poussent la commune de Seyne à diversifier les pratiques sur cette station, également très fréquentée hors saison hivernale. Ce site accueille donc autant de vaches que de moutons, de vététistes, de chasseurs, de promeneurs et cueilleurs. Le groupement pastoral s’est organisé pour que les bêtes pâturent entre les arbres, débroussaillent, éclaircissent les lieux. L’objectif est de rouvrir les milieux. Une étude des impacts réels de ces pratiques sur la biodiversité devrait être initiée dans le cadre d’un GIEE. Au-delà des bénéfices du pâturage de montagne pour les bêtes et des économies financières pour les éleveurs, cette pratique permet de limiter la propagation des incendies, généralement favorisée par la fermeture des milieux.
Rencontre avec un maraîcher installé par la commune
Joshua PEYROTTY est installé sur une parcelle mise à disposition par la commune depuis 2023. Le jour de la visite un petit chantier participatif convivial s’activait sur une seconde parcelle à Maure, qui lui permet d’agrandir sa production. Une fois les présentations faites, le petit groupe a abordé le sujet de l’adaptation au changement climatique : le maraîchage à Seyne est désormais rendu possible, mais les plants seront-ils bien adaptés aux températures et suffisamment résilients ? L’avenir le lui dira !
Une partie de la production est destinée à approvisionner la cuisine centrale de Seyne, une autre à l’intermarché local. Le reste pourra être vendu sur la commune et dans des points de vente à la ferme, comme c’est déjà le cas actuellement.
Une opération transmission réussie
Cap désormais chez Eliane MATHIEU, qui s’est elle aussi récemment installée sur la commune, ayant repris les terres de son grand-père. La maraîchère s’organise pour progressivement remettre en production l’ensemble des parcelles, pour l’instant en légumes et petits fruits. Des travaux d’aménagement et notamment de plantation de haies (dans le cadre du Marathon de la biodiversité porté par PAA) sont en cours. De son côté, la production est écoulée sur le marché de Seyne et ponctuellement auprès de la cuisine centrale.
A l’occasion des deux visites, le sujet de l’accès à l’eau a été abordé. D’un point de vue du stockage pour Mme MATHIEU, qui rêverait d’un système de récupération et stockage des eaux de pluie, et d’un point de vue de l’accès aux réseaux pour Mr PEYROTTY. L’accès à l’eau est indispensable pour maintenir de telles productions maraîchères.
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L’ADEAR dans le pays de Seyne
Les trois agriculteurs rencontrés cette matinée sont sont suivis, encouragés, appuyés par l’ADEAR 04 (Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural des Alpes de Haute-Provence) dans le cadre de projets collectifs (GIEE, groupements d’intérêts économiques et environnementaux). Mathilde CROSNIER, son animatrice, accompagne les porteurs de projet pour que le démarrage se fasse sereinement, et s’attache à suivre l’évolution de tous. Côté sylvopastoralisme, la coordination de l’ensemble des acteurs requiert aussi du temps et de l’animation. Il en va de même pour la restauration collective, qui peut encore renforcer sa démarche d’approvisionnement de qualité et, là encore, être appuyée par le réseau de l’ADEAR. |
A table !
La matinée s’est clôturée dans le réfectoire du GIP du Pays de Seyne, à savoir la cuisine centrale cogérée par l’hôpital et la mairie de Seyne. Son directeur, Mr Florent JOYAUD, attendait avec son équipe le petit groupe en visite, et surtout les enfants (école primaire et collège). Une autre partie de l’équipe s’affairait à la livraison des satellites : école primaire de Selonnet, hôpital, crèche et livraison à domicile. Un défi à relever quotidiennement pour l’établissement !
Plusieurs sujets ont été évoqués : l’appétit des enfants, leur affinité (ou non !) avec les légumes, le gaspillage alimentaire, l’organisation des repas. Tout un tas de sujets travaillés dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial et sur lesquels les équipes peuvent proposer des pistes d’évolution – par exemple, une session de trois formations autour de l’obligation Egalim de diversification des sources de protéines, avec des solutions clé en main pour l’appliquer.
La tournée a pris fin sur une visite de l’arrière : cuisines, espaces de stockages, espaces de livraison, etc. Les besoins d’investissement en équipements et les pistes de soutien financier ont été abordés.
